jeudi 11 juin 2020

humanisme cosmique


Le 9 octobre 1961, Daisaku Ikeda, dont le nom de plume est Shin'ichi Yamamoto, dialogue avec des industriels à Cologne :

“Vous venez d'utiliser l'expression “philosophie humaniste du bouddhisme". Or l'Europe a déjà une tradition humaniste, en quoi celle du bouddhisme est-elle différente?
- C'est une question très judicieuse, répondit Shin'ichi. Ces deux formes d'humanisme sont semblables en ce qui concerne le respect et la valeur qu'elles accordent toutes deux à l'être humain. Une différence, cependant, réside dans le fait que le bouddhisme ne considère pas les êtres humains comme maîtres de la Terre, destinés à conquérir et assujettir la nature et toute forme de vie. Au contraire, le bouddhisme voit l'univers entier comme une seule entité de vie, dont les êtres humains ne constituent qu'une petite partie - un microcosme à l'intérieur du macrocosme, pour ainsi dire. Le bouddhisme perçoit les êtres humains ainsi que toute autre vie, de même que l'environnement et les phénomènes qui les entourent, comme un tissu de relations harmonieuses et interdépendantes servant toutes à protéger et à entretenir la vie.
Qu'arriverait-il si les êtres humains, à cause de leur arrogance à se croire les maîtres de la planète, utilisaient leurs vastes connaissances technologiques pour raser toutes nos forêts, provoquer la disparition de toutes les espèces animales, polluer les océans et détruire notre environnement naturel ? Il leur serait alors très difficile d'assurer leur existence.
L'une des particularités de l'humanisme bouddhiste est donc qu'il ne conçoit pas les relations en deux pôles adverses et antinomiques, tels que "nous" et " eux", ou "êtres humains" contre "environnement" - c'est-à-dire, nous contre notre milieu, y compris les animaux et les plantes. L'humanisme bouddhiste envisage tous les phénomènes comme étant étroitement liés et cherche à construire un bonheur humain basé sur l'harmonisation de ces relations.
A cet égard, on pourrait peut-être décrire le bouddhisme comme une sorte d’humanisme cosmique.”

Ikeda D.,2005. La Nouvelle révolution humaine,ACEP,5,16-17

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