l'économie de l'espoir : atelier du 14 septembre







La question de savoir si l’économie est capable de générer de l’espoir est apparue comme essentielle. Autrement dit, y a-t-il d’autres façons pour l’économie d’apporter de l’espoir que par la croissance ? Le Produit National Brut d’un pays est mesuré en fonction des échanges monétaires qui y ont lieu dans le cadre d’une monnaie centralisée. N’y a-t-il pas une économie possible aussi en dehors de ce cadre ? Si nous avons besoin d’échanger pour vivre, un échange n’est pas forcément monétaire, il peut prendre la forme d’un échange de service ou de bien. Il peut se faire également dans une monnaie alternative. Est-ce donc la nature de nos échanges que nous devons repenser ? Une action bénévole par exemple n’apporte rien à la croissance monétaire, mais elle rend un service qui sert la croissance humaine ? Par ailleurs, la pratique du don est un moyen d’enrichir la société ou une communauté donnée en créant des liens humains de solidarité.


            Pour changer la nature de l’économie, il paraîtrait d’abord nécessaire de changer nous-même. D’où la nécessité d’une éducation qui nous aide à développer nos qualités spirituelles : générosité, solidarité, compassion, sagesse, courage… Afin que l’humanité progresse dans l’unité et dans un mouvement de stimulation réciproque, nous avons abordé le concept de compétition humanitaire. En s’efforçant d’être les meilleurs dans la résolution des problèmes fondamentaux de l’humanité, les différentes composantes de la société : individus, familles, communautés, entreprises, associations, ONG et Etats parviendraient à renverser les valeurs en redonnant la priorité à l’humain.


            En effet, le problème central n’est-il pas les priorités que nous nous donnons en cohérence avec nos valeurs ? Afin de développer une économie en accord avec nos principes moraux, ne faut-il pas repenser l’échelle de nos priorités ? Pourquoi l’accumulation de richesse est-elle si importante alors que la vraie richesse est plus dans l’homme que dans l’argent ? Une juste répartition des rôles permettrait de mieux cultiver la richesse humaine : la priorité devrait être que chacun ait un travail afin de se sentir intégré dans la communauté humaine. Il faut également définir une liste de biens communs aux hommes que nul ne peut accaparer. Pour faire de ces biens communs une réalité, nous proposons la création d’une banque au service de l’humain à partir d’initiatives personnelles.


            La place de l’initiative personnelle semble devenir de plus en plus importante alors que nous prenons conscience des limites de l’Etat-providence. Des citoyens responsables qui s’unissent autour d’une cause ont un grand pouvoir. Le rôle des ONG sera sans doute de plus en plus important dans l’avenir, de même que des initiatives personnelles comme une monnaie locale. Les ONG fédèrent des citoyens et stimulent une richesse humaine à travers l’engagement de soi et le don. Elles peuvent gagner en importance jusqu’à prendre le relai de l’Etat en matière d’action sociale, environnementale, culturelle, humanitaire, éducative et politique. A travers les ONG, des communautés humaines se construisent dans le service de l’autrui. Le recours au bénévolat met en valeur la richesse inhérente à l’homme et prouve que la contribution à la société peut passer par une autre voie que la monnaie centralisée.


            Par ailleurs, il est possible d’utiliser de l’argent autrement : le recours à des monnaies locales peut être un ressort important pour inciter des investissements à long terme et pour encourager de nouveaux comportements dans le travail et dans la consommation. Les monnaies locales servent à investir pour l’avenir plutôt qu’à accumuler des richesses. La monnaie n’a pas une valeur intrinsèque, mais selon sa nature elle exige de nous un effort dans un sens déterminé par ceux qui en assurent la gestion. Elle doit donc être gérée localement par le peuple afin de servir le peuple.


Compte rendu de l'atelier préparatoire avec Marie, Olivier, Bruno et Éric, rédigé par Olivier

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