morale et éthique musulmane de la perception des biens

Au plan quantitatif, la morale de l’Islam discipline et oriente le droit à la jouissance des biens en y apportant les conditions suivantes : l’imposition légale frappent les fortunes au niveau de la production et de la capitalisation. C’est la Zakate (Impôt social obligatoire) à laquelle il faut ajouter les formes recommandées de la solidarité qu’il soit communautaire ou entre les êtres humains en général.
La condamnation des dépassements dans l’usage et la consommation des biens : «  Mangez et buvez, mais n’allez pas aux excès de prodigalité »( Al-araf, v 31)
L’usage de la fortune doit se conformer à la morale du bien, de l’utile et du juste. Quand la fortune devient un objectif en elle même, elle mène à l’orgueil et devient un appareil d’oppression : « L’homme devient tyran, quand sa fortune s’accroît. » (Al-alak, 6). Nous lisons aussi: « Ceux qui accumulent l’or et l’argent et ne le dépensent pas dans le chemin de Dieu, annonce leur un châtiment terrible. ».Le chemin de Dieu c’est faire du bien, c’est les bonnes œuvres.
Le pire c’est quand la fortune se met au service du mal ou se sert de lui pour s’accroître et encourage les entreprises qui asservissent, dépravent ou détruisent.
L’argent se sert du mal, lorsqu’il tire profit de la spéculation financière, du jeux de hasard, de la prostitution, de l’alcool et des drogues ou de porter atteinte à la vie, de supprimer l’âme que Dieu a rendu sacrée « Et ne tuer pas l’âme que Dieu a rendu sacrée  » nous dit le Coran.
Al-mâl (Bien ou argent )
Al-mâl en Islam est considéré comme la base de la vie. Il permet d’organiser la vie des hommes. L’échange, la production, l’évaluation et la satisfaction des besoins, la réalisation du bien-être de l’humanité.
L’Islam considère le bien comme la parure de la vie et comme le grand désir de l’homme en ce bas monde : «  La richesse et les enfants sont la parure de la vie en ce bas monde. (Mais) les actes durables, les bonnes œuvres sont meilleurs auprès de Dieu, quand à la récompense et l’espérance (qu’ils comportent). »( Al-kahf, v 46)
Dans une autre sourate nous lisons aussi( il est dit ) « Et vous éprouvez un amour effréné pour la richesse  »(Al-fajr, v 20), et il dit aussi : « L’homme aime ardemment les Biens( de ce monde)  » ( Al-a’adiyât, v 8 )
L’amour de la richesse entant que nature humaine, s’il n’est pas balisé et dirigé, peut aller à l’encontre de sa raison d’être, à savoir la réalisation de la mission de lieutenant sur terre dans les meilleures conditions.
L’Islam fixe les conditions d’acquisition de cette richesse, indique les moyens de son utilisation, cite les bénéficiaires et arrête les sanctions et les récompenses pour le respect ou non de l’ensemble de ces règles. Cette réglementation de la richesse pour l’Islam est justifiée à plusieurs reprises :
D’abord, cette richesse n’appartient qu’à Dieu et lui seul, et l’homme n’est qu’un mandataire qui doit exécuter les conditions du mandat : « A Dieu appartient les royaumes des cieux et de la terre » nous dit Dieu dans le Coran (S, 3 / v, 185))
Ensuite, Dieu, en tant que créateur de l’homme, sait et l’homme ne sait pas. Aussi, Dieu aide l’homme à prendre le meilleur chemin qui mène vers le monde éternel, en lui indiquant les conditions de ce chemin et les étapes à suivre.

L’Islam indique à l’homme les moyens par lesquels il peut maîtriser son propre destin en contrôlant (cette) richesse. Nous lisons dans le Coran : « Ceux qui dépensent leurs biens pour la cause de Dieu sont comparables à un grain qui fait germer sept épis contenant chacun cent grains.(Ainsi) Dieu multiplie la (récompense) de celui qu’il veut. Il est immense et omniscient  »(S 2/ V261). La cause de Dieu : c’est obéir à Dieu et à son prophète, c’est accomplir ses devoir, les rites et les dogmes, c’est secourir un être humain pour le sortir d’une situation de besoin, de misère, d’humiliation et d’un drame tangible et quotidien, c’est préconiser et soutenir la justice, c’est le combat pour sauver l’âme que Dieu a rendus sacrée. 
Voilà la grande règle annoncée. Cette règle montre à l’homme, que les Biens dépensés dans le chemin de Dieu, c’est-à-dire dans le cadre de ces prérogatives de lieutenant ne sont pas perdus.

C’est quoi la propriété du Bien ?
Il s’agit du Bien lui-même en tant que matière. En Islam, ne peuvent entrer dans cette catégorie des Biens dont on ne peut jouir tels que les insectes, ou dont on peut jouir, mais qui sont illicites tels que les boissons alcoolisées, les drogues, le tabac, le porc…. etc. Ainsi l’interdiction de ces bien accompagne leur non propriété (propriété de bien de jouissance).
Rappelons qu’il ne faut pas comprendre ici par propriété, la propriété absolue, car celle-ci est de la seule prérogative de Dieu. L’homme n’est qu’un mandataire de Dieu sur terre. Par conséquent, il ne peut en abuser, posséder l’interdit, ni utiliser les moyens illicites pour se procurer ces biens. Dieu confirme dans plusieurs versets Coraniques qu’il est le seul vrais propriétaire de l’ensemble des biens existants : « Dis ! o mon Dieu souverain absolu » (Aly-Imrane.  v, 27). Nous lisons aussi ceci : « A Dieu appartient le royaume des cieux et de la terre.. » ( S, 3 / v,185) Ainsi que : « Donnez leur des biens dont Dieu vous a gratifiés.» (S, 24 / V, 33)

Les moyens d’acquisition de la propriété sont :
•Le travail
Est l’un des moyens essentiels de l’acquisition des biens. Ce travail peut être individuel ou collectif, pour soi ou chez les autres. Le domaine du travail est illimité excepté dans le domaine de l’illicite. Le travail en Islam est élevé au niveau du culte. Le Prophète ( B et S sur lui) a dit à cet effet : « Les meilleurs biens acquis par l’homme sont ceux acquis par ses propres mains » (Ahmed), ou encore : « La meilleur nourriture que l’homme prend est celle acquise par son propre travail. Le Prophète David se nourrissait de son propre travail.  »
•L’héritage 
C'est la transmission des biens d’une personne décédé aux héritiers vivants. 
Il est l’un des moyens d’acquisition de la propriété. Il est dit dans le Coran : « Aux hommes revient une part dans les successions de leurs ascendants ou de leurs proches, aux femmes revient une part dans les successions (Ouverts par le décès de leurs ascendants et leurs proches). Que les biens laissées soient importants ou négligeables, cette part est obligatoire.  » ( S 4 / V 7 ).
•Le capital
C'est source du bénéfice. La transmission la plus connue et dont le capital joue un rôle important en tant que moyen de production est la : «  Moudâraba ».
Qu’est-ce que la Moudâraba ?
Un capitaliste avance un montant déterminé à une personne (spéculateur, investisseur) ; qui à son tour, avance son travail ou a sa force de travail. Celle-ci l’utilise pour la réalisation d’un projet particulier, le bénéfice sera partagé entre les deux parties selon un pourcentage fixé d’avance.
Le capital doit être dirigé vers un projet d’investissement  matériel afin d’éviter tout financement usuraire interdit par l’Islam.
•La Zakât ( impôt social obligatoire et purificateur )
Elle est considérée comme l’un des moyens les plus importants du transfert de Bien dans le but d’une réduction des écarts entre riches et pauvres. Ne peut être un moyen d’acquisition de biens ou de propriété ni pour un riche ni personne bien portante.
•Alwaqf
Ce sont des biens donnés et réservés aux fondations d’ordre social religieux ou culturel. C’est une donation qui interdit la vente, le legs et l’héritage.
•Le commerce et la vente
Le commerce et la vente sont deux chose et moyen nécessaires que l’Islam a recommandé. En effet, Dieu a recommandé à ses serviteurs de rechercher leur substance par le commerce en particulier et par les voies licites, d’une manière générale en disant : « Allah a autorisé le commerce, et Il a interdit l’usure…. » (S La vache, V. 275 ). Dieu nous dit aussi : « Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la prière du jour du vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est meilleur pour vous, si vous saviez ! (10) Puis quand la prière est achevée, dispersez-vous sur la terre, et invoquez beaucoup Allah afin que vous réussissiez. » (S. Le vendredi, V. 9 et 10). Les serviteurs d’Allah qui arrivent à concilier la recherche de leur substance par le commerce et les actes d’adoration réussiront. Plusieurs versets Coranique mentionne les qualités des croyants, parmi celles-ci , il y a le fait que, lorsque vient l’heure de la prière et qu’il sont en train de vendre et d’acheter, ils délaissent leurs transactions et se dirigent vers la prière : « Que ni le négoce et ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah… » (S. La lumière, V. 37). Donc, Allah a recommandé conjointement la recherche de la substance et l’adoration. Allah nous dit dans ce verset : «…Recherchez auprès d’Allah votre substance et adorez-le et soyez-lui reconnaissants. C’est vers lui que vous serez ramenés. » (S. L’Araignée, V. 17).
Le commerce, en vendant et en achetant, et les autres sources de revenus autorisés sont recommandés par la loi musulmane car ils comportent un grand intérêt pour l’individu et la société. Pratiquer le négoce en soi est louable et nécessaire, tant que cela n’empiète sur les actes d’adoration ou retarde l’accomplissement de la prière en groupe à la mosquée.
On interrogea le Prophète( S.B.P) à propos de la meilleur manière de gagner sa substance, et il répondit : « Vendre honnêtement et travailler de ses propres mains. » (R par Al-Boukhari et Mouslim, ).

Le Ribâ
Ribâ, en arabe, vient du rabâ, qui signifie accroître et augmenter d’où la signification du mot : accroissement et augmentation de la chose  elle-même.
Dans son commentaire du Coran, Cheikh Qourtobi définissait le terme Ribâ : « Le terme Ribâ, au point de vue de la langue , veut dire une augmentation d’une manière générale ».
Pour un autre commentateur du Coran,  Cheikh Zâmâkhshâri : « Indique que cela est parfois employé par les gens, qui s’adressent à certains personnages, veulent les ennoblir ou les flatter. »
Le ribâ peut qualifier aussi bien un accroissement licite qu’un accroissement illicite. On trouve les deux emploie dans le Coran ; le premier est approuvé par Dieu qui l’augmente lui-même ; il s’agit de l’aumônes. Le second est prohibé et condamné par Dieu ; il s’agit des capitaux augmentés d’intérêts fixes au préalable par le prêteur.

La banque Islamique
Elle a deux objectifs :
-Le développement économique du pays.
-Travailler dans le cadre islamique : il s’agit ici tout particulièrement de la non-utilisation du ribâ ; interdit expressément par l’Islam. Dans l’activité économique et les transaction financières et commerciales ; en d’autre termes, l’abrogation de la technique des taux d’intérêt dans leur activité. 

Yahia Baamara

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