"...L’idée
d’interdépendance est centrale pour le bouddhisme qui soutient que toute chose
vient à exister par l’interaction de diverses causes et conditions.
Personne ne peut vivre isolément des autres, ni
aucun pays, aucune société ne peut vivre en totale autarcie. C’est un fait que le
bouddhisme illustre par l’image de deux tiges de roseaux. En se soutenant l’une
l’autre, elles se tiennent droites, mais si l’une d’elle s’effondre, elles
tombent ensemble.
Il est important que nous développions une
véritable conscience d’être des citoyens de la Terre, unis par des liens
mutuels indissociables. Quand nous reconnaissons clairement cette réalité et
nous appuyons sur elle, nous sommes conduits à réévaluer sérieusement notre
façon de vivre.
En fait, on pourrait dire que ceux dont la vie
et la dignité continuent d’être menacées par le problème non réglé de la
pauvreté sont les victimes d’une « violence par inertie » de la part
de la communauté internationale. Se dérober à l’action, alors qu’on a
clairement connaissance d’une telle souffrance, ne peut être qualifié que de
lâcheté.
Nous devons nous souvenir des mots rendus
célèbres par Martin Luther King : « Si la justice est rendue trop
tard, justice ne sera jamais rendue. »
Il y a de l’espoir. Un certain type d’actions
devraient être planifiées. De nombreuses organisations non gouvernementales et
quantité de personnes de bonne volonté sont engagées dans une lutte contre la
pauvreté...
Le fait demeure, toutefois, que certaines
sociétés, dans les régions les plus pauvres de la Terre, sont si abattues que,
sans l’aide de la communauté internationale, les premiers barreaux de l’échelle
sociale resteront pour elles définitivement hors d’atteinte. La réponse à une
telle situation exige des actions créatrices et soigneusement pensées, de la
part d’agences gouvernementales mobilisant des ressources auxquelles elles sont
seules à avoir accès, et qu’elles travaillent de concert avec les agences des
Nations unies, les gouvernements locaux et les organisations non
gouvernementales.
D’après le Programme de Développement des
Nations Unies, le coût pour éliminer la pauvreté dans le monde entier serait de
moins de 1% du revenu global. En comparaison, les dépenses militaires dans le
monde s’élèvent à 1 trillion de dollars. C’est en rectifiant ces sortes de
grotesques déséquilibres que nous commencerons à répondre aux réels besoins de
sécurité de la famille humaine."
Daisaku Ikeda 14 décembre 2006 The Japan Times
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire