Le processus économique, comme tout autre processus du
vivant, est irréversible et l'est irrévocablement; par
conséquent, on ne peut en rendre compte en termes
mécaniques seulement. C'est la thermodynamique, avec sa loi de
l'entropie, qui reconnaît la distinction qualitative, que les
économistes auraient dû faire dès le
début, entre les inputs des ressources de valeur (basse
entropie) et les déchets sans valeur (haute entropie). Le
paradoxe soulevé par cette réflexion, à savoir
que tout le processus économique consiste à transformer
de la matière et de l'énergie utilisables en
déchets, est ainsi résolu, facilement et de
façon instructive. Cela nous force à reconnaître
que le produit réel du processus économique (ou
même, sous cet angle, celui de tout processus vivant) n'est pas
le flux matériel de déchets, mais le flux
immatériel toujours mystérieux de la joie de vivre.
Faute de cela, on s'interdit la compréhension des
phénomènes du vivant.
Demain la décroissance, Nicholas Georgescu-Roegen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire